Le Chat du Rabbin

Adapté par Joann Sfar à partir de ses propres BD, comme on pourrait s’attendre ce film est très fidèle à l’oeuvre d’origine. La première chose qui nous frappe, comme pour les BD, c’est la beauté et simplicité du trait : personnages et paysages sont dessinés avec amour et à la main. CGI ? Pas ici. Regardez de près, il y a souvent un incroyable détail là où d’autres dessins animés ont opté pour la simplification. Les couleurs sont celles des souvenirs d’enfance, transposés dans l’Algérie des années 1920. Mais on savait déjà que Sfar est un des grands de la BD francophone.

Le scénario : si vous cherchez un film hollywoodien avec des poursuites en voiture, des personnages à la beauté physique peu naturelle et la coiffure toujours impeccable, et un scénario invraisemblable au dénouement clair et convenu: c’est tout raté. On peut souvent reprocher au cinéma français de faire des films aussi triviaux qu’Hollywood, l’action en moins. Le Chat du Rabbin manque certes d’action frénétique, mais il compense largement en poésie humaniste. Contrairement à ce qu’affirme Libération, le film n’est pas antireligieux : il est anti-intolérance. Il y a des personnages de bonne foi, croyants ou pas, et des personnages de mauvaise foi. Entre personnes de bonne foi on peut toujours s’entendre, même si la foi n’est pas la même. Avec les autres, c’est plus délicat.

Un dessin animé pour les grands, qui n’ont pas besoin de sensations fortes pour apprécier un spectacle soigné. Recommandé, mais ne croyez pas que cela vous dispense de la lecture des BD.

Site officiel de Joann Sfar